Retour sur notre dégustation Lucien Le Moine : seconde partie.

La dégustation, orchestrée par Rotem en personne et accueillie par l’agence Papilles Pupilles, s’est concentrée sur le millésime 2020 (voir la dégustation des rouges ici), en commençant par une dégustation à l’aveugle de 3 vins.

Le premier, fringuant de jeunesse dans sa robe limpide, aux reflets anisés, présente un nez « concis », sur des notes fumées et minérales. Le fruit est subtil et délicat, sur le registre de fruits du verger, sans dominer toutefois. Beaucoup d’équilibre en bouche, avec une matière souple et tapissante, une touche lactée qui ravit le palais, et de beaux amers qui structure le tout. Où sommes-nous ?

Nous n’avons pas encore le temps d’atterrir, car il faut déjà se pencher sur le vin suivant. La robe est plus soutenue et tire franchement sur le doré. Bien que discret, le nez présente à nouveau ces notes fumées, avec cette fois un twist iodé et une surprenante mais réjouissante aromatique sur le fenouil rôti. Cet indice saura orienter l’amateur éclairé ! En bouche, on retrouve une matière dense, pleine, lactée, avec une forte impression fumée et une finale sapide et salivante.

Enfin, le troisième vin, toujours sur une robe affirmée, d’un beau jaune d’or, nous séduit par son nez légèrement pétrolé, de citron confit et de beurre frais. On reconnait bien là le chardonnay ! Mais plutôt sudiste, plutôt nordiste ? Le mystère reste entier, peut-être que la bouche nous permettra de mieux le situer : ultra aérienne, elle s’étend pour prendre une délicieuse ampleur au palais, et se termine avec persistance et complexité. La finale allonge la bouche, avec ce qu’il faut de salinité et d’acidulé pour prolonger le plaisir !

Avez-vous deviné les vins ? Levons le mystère : Saint-Romain, Chateauneuf-du-Pape « Magis » et Chablis Premier Cru Mont de Milieu !

Belle entrée en matière que cette dégustation à l’aveugle, nous sommes ensuite passée au Meursault Premier Cru Les Charmes. Une robe jaune paille légèrement trouble, qui nous indique être en présence d’un vin non-filtré. Les cavistes et sommeliers se réjouissent à l’idée de goûter des vins « au plus proche du fût », quand certaines opérations avant la mise en bouteille n’ont pas encore été conduites ! Le nez est délicat, sur le beurre frais, avec toujours la trame fumée typique des bons élevages, dans de beaux fûts choisis et travaillés avec soin. Onctueux et généreux en bouche, il reste très digeste et les amers lui apportent un surplus de structure et de complexité, tandis que l’acidité bien intégrée lui donnent un bon coup de frais.

Le Puligny-Montrachet Premier Cru Les Chalumaux nous offre à voir une belle robe verveine, non plus filtrée que le vin précédent. Le nez est une véritable explosion de complexité : miso, noisette grillée, amande fraîche… Vraiment bluffant et riche ! On ne se lasse pas d’y plonger les narines et de s’envirer des parfums qu’il dégage. Au palais, l’enchantement persiste : densité, onctuosité, fraîcheur et légèrement… La matière danse sur la langue, aérienne comme de la tulle.

A l’inverse, le Chassagne-Montrachet Premier Cru Morgeot se montre bien plus discret au nez : on croit percevoir des notes de pierre mouillée, de caillou chaud, mais tout en subtilité, comme longtemps après la pluie. La bouche, en revanche, nous surprend : explosive et épicée, elle se montre presque piquante, avec une amertume assumée et délicieuse qui allonge et étire la finale. Un très, très grand vin de texture, plus que d’arômes. Gageons qu’il se montrera plus expressif au nez avec le temps, sans perdre de sa vigueur !

Nous étions déjà convaincus de l’excellence du travail de Rotem et Mounir Saouma, mais quel plaisir de confirmer nos impressions par cette superbe dégustation, conduite avec brio par Rotem. La vigneronne – éleveuse a sur transmettre à toute l’assemblé son amour et sa passion pour ce travail qu’elle semble accueillir comme une mission, celle de révéler les très grands terroirs de nos vignobles, tout en apportant la touche Lucien Le Moine. Le vin, c’est la démonstration d’un échange entre la terre et les hommes qui la travaillent, un témoignage de ce dialogue multimillénaire, qui fait la fierté de notre joli pays ! Merci à elle de nous le rappeler !

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