Ôde à Bordeaux : épisode 2 | Une affaire de cépages... et d'assemblage !

Qui dit Bordeaux pense merlot, cabernet franc, cabernet sauvignon, ou encore sémillon et sauvignon. Ces cépages, s’ils sont d’origine européenne (voire française), se sont imposés dans les vignobles du monde entier, mais c’est à Bordeaux qu’ils expriment toute la complexité et la richesse de leur palette aromatique. On y retrouve ainsi leurs parfums caractéristiques : le poivron vert et l’eucalyptus des cabernets, le pruneau et la cerise kirschée du merlot, les notes citronnées sur fond d’ananas du sauvignon, ou encore les arômes de miel d’acacia, de chèvrefeuille et de cédrat du sémillon…

Toutefois, c’est avec d’autres cépages que Bordeaux a écrit les premières lignes de son histoire vinicole ! Avant que ne triomphent les très populaires cités plus haut, c’est à base de castet, de mancin, de saint-macaire et bien d’autres que l’on produisait des vins fins servis aux tables royales (de France ou d’Angleterre). Disparus suite à la crise du phylloxéra, ces cépages ont progressivement été abandonnés au profit des autres, plus résistants et de qualité constante. Bien que certains furent conservés dans les assemblages, à l’image du malbec, du carménère et du petit-verdot, ces cépages autochtones et ancestraux furent définitivement évincés des grandes heures de l’histoire bordelaise… jusqu’aujourd’hui !

Une certaine envie de changement dans le goût populaire, un besoin pour le vignoble de proposer autre chose, éloigné des standards de l’appellation, mais de répondre aux défis du changement climatique motivent des vignerons de plus en plus nombreux à redécouvrir ces cépages, à l’image du Château Cazebonne qui s’est donné la mission de replanté les 60 cépages autochtones injustement oubliés, ou encore du Domaine de L’Île Rouge, qui a fait du castet la star de son vin. Un cépage très intéressant tant à l’œil qu’au nez avec ses arômes épicés et floraux qui enchantent les sens.  La bouche n’est pas en reste, car le castet donne naissance à des vins très équilibrés en matière de tanins, où longueur et fraîcheur font perdurer le plaisir.




Outre les cépages qui permettent de bien des explorations aromatiques, Bordeaux propose également une gamme parmi les plus larges de France : au royaume du vin rouge siègent bien évidemment les vins blancs liquoreux (Sauternes, Cadillac, Monbazillac, Loupiac ou Graves de Vayres), des vins blancs secs pour tous les goûts (gras et riches comme les vins de Graves ou de Pessac-Léognan, ou plus vifs, iodés, minéraux, dans l’Entre-Deux-Mers), des rosés (légers et fruités sur l’appellation Bordeaux Rosés, à base de Merlot ou de Cabernet, ou bien les puissants et vineux Clairets, qui frôlent avec le vin rouge et présentent une structure tannique plus affirmée). Sans oublier les effervescents : et oui, Bordeaux a aussi son crémant ! Décliné en blanc ou en rosé, il déploie une palette aromatique qui change des chardonnays et autres pinots : malbec, merlot, muscadelle, ugni blanc, colombard ou encore sémillon permettent de produire des vins très expressifs, à la palette aromatique riche et complexe, à la fois rafraîchissant et désaltérants. Des vins de fête qui ne rougiront pas de passer à table !




Vous le voyez, Bordeaux ne se résume pas à un jus de douelle sur-extrait qu’il faut attendre des décennies avant de pouvoir les déguster ! Bordeaux n’est pas non plus que synonyme de vins de « businessmen » : les artisans de la vigne sont nombreux dans le vignoble de Henri IV et ont de formidables secrets à nous révéler sur ce terroir exceptionnel ! 

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