Nous vous emmenons à la découverte d’une appellation qui n’en est pas une : la dénomination Vin de France. Souvent croisée sous le trio d’initiales VDF, cette dénomination se distingue des appellations au sens propre du terme, à savoir l’AOC et l’IGP.
Avant de rentrer dans les détails, rappelons quelques points sur ce sujet.
L’AOC / AOP (Appellation d’Origine Contrôlée ou Protégée), présente un cahier des charges strict et dont l’aire délimitée de production se résume à une poignée de communes, quand ce n’est pas un seul village. Le choix des cépages, les techniques de viticulture et de vinification, les couleurs, les teintes et même parfois la bouteille en elle-même : tout y est scrupuleusement encadré, c’est ce qui fait qu’un Sancerre rouge n’est pas un Nuits-Saint-Georges malgré le fait qu’ils sont tous les deux issus à 100% du même cépage, le Pinot Noir.
L’IGP (Indication Géographique Protégée) reprend les mêmes critères de distinction mais se montre plus souple : l’aire délimitée de production est bien plus étendue, les techniques de viticulture et de vinification sont plus libres, tout comme le choix des cépages, plus large. L’IGP Pays d’Hérault, par exemple, ou encore l’IGP Val de Loire, permettent l’emploi de tous les cépages de l’ensemble des AOP de chacune de ces régions.
Une liberté totale !
Comparée à ses petites sœurs élitistes, la dénomination Vin de France est une anarchiste ! Véritable électron libre du paysage viticole français, les vins produits sous cette étiquette n’ont qu’une seule case à cocher : être produit sur le sol français avec des cépages bien de chez nous. C’est tout !
Rien de nouveau sous le soleil cependant : les Vins de France, ce sont nos anciens Vins de Table. Des vins de toutes les couleurs et de toutes les qualités, de la plus fine à la plus médiocre ! Ce sont justement les sympathiques piquettes que l’on a coutume de retenir quand on parle de Vin de Table. Celles qui ont tâché tant de nappes en papier aux buvettes des foires de villages, vous savez, ce petit vinaigre bien sympathique qui tâche les dents et brûle l’estomac ! Des vins de convivialité, que l’on apprécie (que) avec des copains.
Longtemps, cette image a collé au goulot des Vins de Table.
En 2009, suite à la réorganisation du marché vinicole européen, nait la dénomination Vin de France pour garantir l’origine française des vins qui ne peuvent se réclamer ni de l’AOP ni de l’IGP. Avec elle, une tendance se développe : celle de produire des vins plus libres, moins entravés par les conditions des appellations. C’est également à cette époque que des réflexions s’imposent chez les vignerons, comme la question de l’agriculture biologique et biodynamique, celle des vins natures ou encore la résurgence de cépages autochtones.
Certains vignerons y voient alors l’occasion d’explorer le vin sous un nouveau jour. A côté de ceux-là, les réglementations se montrant de plus en plus strictes et parfois trop contraignantes, certains vignerons décident de bouder l’AOC ou l’IGP pour produire leur vin en VDF.
S’en suit alors un véritable mouvement de fond, avec des vignerons toujours plus nombreux à proposer des vins en VDF. Parmi eux, de très grands noms tels que :
- le domaine Didier Dagueneau, sous l’égide de son fils Louis-Benjamin, en 2017 ;
- le domaine Jean-François Ganevat, dans le Jura, qui signe de très jolies cuvées en VDF ;
- le Mas Del Périé, qui exprime sous ces trois lettres tout son talent et sa créativité…
Pour ne citer qu’eux !
Nombreux sont aujourd’hui les vignerons qui font le choix de s’essayer aux Vins de France, et le nombre d’amateurs au rendez-vous est toujours plus important !
Vous retrouverez notre sélection de Vins de France en boutique et sur notre site :pas de “gros rouge qui tâche”, promis, uniquement la fine fleur des VDF !